Vous avez remarqué que le comportement de votre enfant a changé depuis votre divorce : il vous fuit, ne veut plus jouer avec vous, vous dénigre… Vous soupçonnez que ce changement n’est pas naturel, mais plutôt la conséquence d’une aliénation parentale. Voici quelques conseils et stratégies à mettre en œuvre pour réagir et reconstruire le lien parental brisé.

Savez-vous ce qu’est réellement l’aliénation parentale ?

L’aliénation parentale se manifeste lorsque l’un des parents instrumentalise l’enfant, l’amenant à rompre, sans raison légitime, son lien avec l’autre parent. L’enfant, influencé par des comportements aliénants, qu’ils soient subtils ou plus manifestes, finit par s’éloigner de l’autre parent. Le parent aliénant peut, par exemple, omettre de transmettre des informations importantes, donnant ainsi l’impression que l’autre parent est désengagé ou indifférent à l’égard de l’enfant. Il peut aussi faire des remarques insinuant que l’autre parent est incompétent ou incapable de bien s’occuper de lui. Confronté à ce climat de tension, l’enfant, déchiré entre ses parents, peut prendre la décision de couper les liens avec le parent visé. Cette rupture, bien que nocive, procure un soulagement temporaire aux tensions parentales, ce qui renforce la dynamique aliénante.

Par ailleurs, bien qu’ils partagent certaines caractéristiques, l’aliénation parentale est à distinguer du conflit de loyauté. En effet, dans le cas du conflit de loyauté, l’enfant a le sentiment de devoir prendre parti. Il peut toujours voir ses deux parents, mais aura, par exemple, tendance à ne pas raconter ses activités avec l’autre parent ou à feindre de se sentir malheureux pour ne pas que le parent laissé seul pendant qu’il visitait l’autre se sente mal. L’enfant peut aussi se sentir mal lorsqu’il passe un bon temps en se rappelant qu’il a laissé l’autre parent seul.

Quoi qu’il en soit, la loi les considère comme un mauvais traitement psychologique à l’égard de l’enfant.

Comment réagir face à l’aliénation parentale ?

La première stratégie que peut adopter le parent rejeté, c’est l’écoute. Il est important de permettre à l’enfant de s’exprimer librement. Cela permet non seulement à l’enfant de comprendre qu’il ne craint rien, mais également de renforcer le lien qui l’unit à son parent.

Cependant, il peut être très utile de consigner certaines déclarations faites par l’enfant, en prenant soin de noter le contexte dans lequel ces verbalisations ont eu lieu. Il est important de ne pas mettre de l’avant que le parent adoptant des comportements inappropriés puisse avoir menti. Le faire met l’enfant dans une position très inconfortable et renforce ce que l’autre parent tente de faire, soit nuire à la relation parent-enfant. Il est même recommandé de donner raison à l’enfant lorsque c’est possible, même si cela paraît contre-productif, pour lui démontrer que nous considérons son opinion.

Expliquer à l’enfant que nous comprenons ses émotions et que nous allons tenter de faire mieux, tout en lui rappelant qu’il s’agit d’une situation qui concerne les adultes.

Encourager l’enfant à se confier à un professionnel de l’intervention, une personne neutre, qui pourra l’écouter sur ce qu’il vit et lui rappeler ce qui appartient aux parents et comment vivre sa vie d’enfant.

Que vous soyez un avocat en droit de la famille ou un parent confronté à des décisions cruciales pour le bien-être des enfants, nous sommes là pour vous accompagner. Notre équipe peut vous offrir un soutien professionnel, des conseils éclairés et des recommandations adaptées à votre situation.

Par ailleurs, le suivi est recommandé pour l’enfant, mais encore plus pour les parents victimes de fausses accusations. Le parent confronté au rejet injustifié de son enfant peut éprouver des conséquences psychologiques majeures, telles qu’une diminution de l’estime de soi, un sentiment d’isolement, une profonde incompréhension et une accumulation de colère. Discuter avec un spécialiste ou rejoindre une communauté de soutien peut contribuer à briser cette dynamique et à renforcer la confiance du parent dans ses capacités à prendre soin de son enfant. Ces échanges offrent des perspectives et des stratégies pour surmonter les défis liés à l’aliénation parentale.

Pour arrêter l’aliénation parentale et les effets sur l’enfant, il est essentiel de limiter autant que possible l’exposition de l’enfant à cette situation toxique. Vous pouvez entamer des démarches légales en saisissant la Cour supérieure et exposant vos faits. De plus, il est possible de demander un changement de résidence de l’enfant afin de garantir sa protection et de préserver son bien-être émotionnel.

Dans les cas d’aliénation parentale, il peut être judicieux qu’un tribunal ordonne une expertise psychosociale afin d’évaluer la dynamique familiale et la présence d’aliénation. Cette évaluation, menée par un professionnel qualifié, permettrait de clarifier la situation aux yeux du juge et de proposer des recommandations éclairées. L’objectif est de protéger l’enfant victime d’aliénation en l’aidant à se libérer de l’influence néfaste du parent qui encourage le rejet de l’autre. Une telle démarche favorise non seulement la prise de décision judicieuse par le tribunal, mais également le rétablissement du lien parental, essentiel au bien-être psychologique et émotionnel de l’enfant.

Comment reconstruire le lien parental abîmé ?

Les conséquences de l’aliénation sur l’enfant sont réversibles. Cependant, le temps qu’il met à guérir varie, et sa guérison peut être plus ou moins accélérée selon plusieurs facteurs, notamment :

    • sa maturité,
    • les étapes importantes de sa vie,
    • le jugement du tribunal qui renvoie l’enfant chez le parent aliéné et qui fait donc voir à l’enfant qu’il s’est peut-être trompé.

Il est essentiel que le parent rejeté et l’enfant cultivent un lien solide et nourrissant. Cela peut être favorisé par des séances de thérapie familiale, qui offrent un espace sécurisé pour explorer et renforcer leur relation. Un accompagnement professionnel permet non seulement de travailler sur les blessures émotionnelles, mais aussi de rétablir la communication et de promouvoir une compréhension mutuelle.

* Veuillez noter que, dans un souci de lisibilité et de respect de la diversité, le choix d’utiliser parfois un seul genre pour désigner les professionnels et les personnes concernées a été fait afin d’alléger le texte. Cette décision vise à englober l’ensemble des genres et ne porte aucune intention discriminatoire. Merci de votre compréhension

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