La coparentalité après une séparation n’est pas chose aisée : communiquer sans tensions représente un défi quotidien. Les malentendus sur un horaire de partage du temps parental, la frustration lorsqu’une information importante n’est pas transmise, ou les désaccords sur la gestion des affaires de l’enfant peuvent vite dégénérer en conflits. La communication non violente  offre des outils concrets pour exprimer ses besoins clairement et éviter que ces situations ne tournent à la crise. Ce mini kit CNV pour co-parents va vous guider afin de mieux en tirer parti.

Étape 1 de la CNV : Observation, décrire les faits sans jugement

La première étape de la CNV consiste à observer la situation de manière objective, comme si vous décriviez une scène à un témoin extérieur. Il s’agit d’énoncer uniquement des faits vérifiables, sans jugements de valeur ni généralisations. En restant factuel, on évite d’emblée de braquer l’autre. L’observation neutre implique de bannir les mots accusateurs (par ex. « toujours », « jamais », « n’importe comment »), pour ne relater que ce qui a été vu ou entendu. Cela permet de créer un terrain plus serein pour la discussion.

Exemple : au lieu de lancer « Tu es toujours en retard avec les enfants, c’est irresponsable ! », on peut formuler une observation neutre comme « Vendredi dernier, tu es arrivé 30 minutes après l’heure prévue pour récupérer les enfants ». Dans cette seconde phrase, il n’y a ni critique globale de l’autre parent ni exagération : juste un fait précis et observable. De même, si l’autre parent n’a pas transmis une information (par exemple un rendez-vous médical de l’enfant), l’observation pourrait être : « Je n’ai pas reçu l’information de la visite chez le médecin mardi dernier. » En posant ainsi le décor sans jugement, vous ouvrez la porte au dialogue plutôt qu’à la dispute.

Étape 2 de la CNV : Sentiment, exprimer son ressenti sincèrement

La deuxième étape est d’exprimer son propre ressenti face à la situation observée. Il s’agit de parler en « je » et de nommer son émotion (par ex. se sentir triste, inquiet, frustré, en colère, etc.), sans accuser l’autre de la provoquer. Décrire comment on se sent permet à votre co-parent de comprendre l’impact de la situation sur vous, sans se sentir attaqué. Par exemple, on évitera « Tu ne me respectes pas » et on privilégiera « Je me sens ignoré(e) », ce qui clarifie le ressenti sans blâmer l’autre.

Identifier ses émotions n’est pas toujours évident, mais utiliser des termes simples (déçu, stressé, peiné, etc.) suffit amplement. Par exemple : « Je me suis senti(e) inquiet(ète) et exclu(e) quand je n’ai pas eu de tes nouvelles au sujet du rendez-vous de notre enfant chez le médecin » plutôt que « Tu ne me dis jamais rien sur sa santé ». La première formulation met en avant votre émotion réelle (l’inquiétude), ce qui invite l’autre parent à l’entendre et à empathiser, au lieu de le mettre sur la défensive. En osant partager ainsi vos sentiments, vous créez les conditions d’une communication ouverte et honnête, où chacun peut entendre ce que l’autre ressent vraiment.

Que vous soyez un avocat en droit de la famille ou un parent confronté à des décisions cruciales pour le bien-être des enfants, nous sommes là pour vous accompagner. Notre équipe peut vous offrir un soutien professionnel, des conseils éclairés et des recommandations adaptées à votre situation.

Étape 3 de la CNV : Besoin, identifier le besoin derrière le ressenti

Derrière chaque émotion forte se cache généralement un besoin important qui n’est pas satisfait. La troisième étape du processus CNV vous invite à formuler ce dont vous avez besoin dans cette situation. Il peut s’agir de besoins universels : besoin de respect, de sécurité, de soutien, de coopération, de prévisibilité, etc. En identifiant ce besoin, vous adressez la cause profonde de votre ressenti plutôt que de rester sur les symptômes du désaccord. Cette clarification est essentielle pour trouver ensuite une solution durable qui réponde à chacun.

Il s’agit encore une fois de parler en « je » : « J’ai besoin de … ». Évitez de dire à l’autre ce qu’il devrait faire ; ça, ce sera l’étape de la demande. Ici, on exprime simplement pourquoi c’est important pour nous. Par exemple : « J’ai besoin de me sentir impliqué(e) dans les décisions médicales qui concernent notre enfant, parce que sa santé me tient à cœur ». Ou encore : « J’ai besoin de confiance et de transparence entre nous au sujet de son emploi du temps, afin d’être serein(e) pour m’organiser ». Ce genre de phrase permet à votre co-parent de comprendre quels enjeux affectifs se cachent pour vous derrière la situation. Exprimer son besoin de façon explicite, c’est ouvrir la voie à la recherche d’aménagements qui pourront satisfaire tout le monde. En effet, reconnaître mutuellement vos besoins respectifs aide à traiter le problème à la racine plutôt que de rester dans le reproche. Vous facilitez ainsi la recherche de solutions créatives répondant aux attentes des deux côtés.

Étape 4 de la CNV : Demande, formuler une requête concrète et positive

La quatrième étape de la CNV consiste à énoncer une demande claire, c’est-à-dire une proposition d’action concrète qui pourrait satisfaire le besoin exprimé. C’est le moment de dire ce que vous aimeriez, en invitant l’autre à coopérer. Pour être efficace, la demande doit être formulée positivement (demander ce qu’on souhaite, et non ce qu’on ne veut plus), et rester réaliste et concrète. Par exemple : « Est-ce que tu serais d’accord pour… ? », « Pourrais-tu… ? », « Que penses-tu de … ? ». Il est crucial de garder à l’esprit qu’une demande n’est pas une exigence : l’autre parent doit se sentir libre de dire non ou de proposer une alternative. En CNV, si la demande essuie un refus, ce n’est pas un échec mais une occasion de dialogue : on peut alors discuter ensemble pour trouver une solution qui convienne aux deux.

Exemple : « Serais-tu d’accord pour m’envoyer un message la prochaine fois que tu risques d’avoir plus de 10 minutes de retard ? ». Cette phrase de demande respecte tous les critères : elle est précise (un message en cas de retard), réalisable, et formulée sur un ton courtois. Vous n’imposez pas “tu dois…”, vous invitez l’autre à trouver un arrangement. Vous pouvez aussi souligner l’avantage commun de votre demande si c’est pertinent. Par exemple, « …comme ça je ne m’inquiéterai pas et on pourra s’organiser sans stress. » De cette manière, la requête montre que vous tenez compte des besoins de chacun. Lorsqu’une demande est formulée avec clarté et bienveillance, elle a bien plus de chances d’être accueillie favorablement qu’un ordre ou un reproche voilé.

Vers une coparentalité apaisée grâce à la communication non violente

En intégrant progressivement ces outils de CNV dans votre quotidien, vous constaterez que la communication avec votre ex-conjoint(e) gagne en calme et en clarté. Certes, il faut un peu de pratique pour adopter spontanément ces nouveaux réflexes de langage, mais les bénéfices en valent la peine. On évite les escalades inutiles, chacun se sent entendu, et les enfants ne sont plus témoins de tensions régulières. La CNV contribue ainsi à instaurer un climat de confiance et de respect mutuel entre co-parents.

Cependant, l’application de la CNV n’est pas toujours évidente lorsqu’il y a un passé conflictuel ou des émotions encore vives. Grâce à notre service de coaching parental, nous accompagnons les parents dans la construction et la consolidation d’un environnement sain et propice au développement de l’enfant.

* Veuillez noter que, dans un souci de lisibilité et de respect de la diversité, le choix d’utiliser parfois un seul genre pour désigner les professionnels et les personnes concernées a été fait afin d’alléger le texte. Cette décision vise à englober l’ensemble des genres et ne porte aucune intention discriminatoire. Merci de votre compréhension